mercredi 11 décembre 2013

BARBE BLEUE d'après Sylvie Nève. Par la Cie Les enfants du paradis





Mise en scène Christian Rousseau

Tout public à partir de 11 ans
Avec Valérie Capdepont, Anne-Laure Gros, Hadrien Rouchard, Louise Rousseau, Christian Rousseau

  

Il était une fois un homme riche, plusieurs fois veuf, et deux filles pauvres, nobles, à marier. 
La plus jeune finit par l’épouser : il sait s’y prendre… Mais Barbe bleue, bientôt hanté de sons et de rages, la prend au piège de ses noirs desseins : une clef en porte la trace, obstinée, drôle de fée… 

Barbe bleue est le troisième volet de la Trilogie adaptée des écrits de Sylvie Nève.
Après Poucet qui s’affranchit des terreurs de l’enfance, après Peau d’âne qui renonce à un père séducteur, voici le face à face du premier tueur en série de l’histoire littéraire et de sa jeune épouse…
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?




Villeneuve sur Lot (47) - Théâtre Georges Leygues
Mardi 5 novembre 2013 à 10h et 14h30
Mercredi 6 novembre 2013 à 19h 

Mimizan (40) - Théâtre Le Parnasse
Vendredi 15 novembre 2013 à 10h15 et 20h30 

Lormont (33) - Espace culturel du Bois fleuri
Mardi 10 décembre 2013 à 14h30 et 20h30

Pessac (33) - Salle le Galet pour le Festival Sur un petit nuage
Jeudi 19 décembre 2013 à 10h et 19h 

Mont de Marsan (40) - Théâtre du Péglé
Vendredi 7 février 2014 à 14h30 et 19h30 

Marmande (47) - Salle Le Comoedia
Mardi 4 mars 2014 à 18h30 

St-Paul-Lès-Dax (40) - Salle Félix Arnaudin
Jeudi 10 avril 2014, une séance scolaire et une séance en soirée

lundi 8 juillet 2013

Rencontre-lecture à l’auditorium de la Bibliothèque Verlaine à Metz

Samedi 8 juin 2013



Jean-Louis Houchard y prêta main forte - percussion sur bol chinois

 



Photos : Claude Billon

Corps à venir (fragments, suite)



J’ai  de l’avenir ?

Je me souviens, mais c’était il y a longtemps, 
Z and two noughts, Z et deux zéros,
de Peter Greenaway, et c’est un bon souvenir ;
pourtant y sont chantés, strophes répétitives, lyriques,
le pourrissement des chairs, filmé en accéléré, 
le corps en morceaux, Andréa Ferréol
perdant ses membres au fur et à mesure…
Je ne veux pas finir en poussière sèche,
pas même en brume de poussière, aussi sèche,
pas tant que la planète n’est pas
tout entière réduite à ce gris état ;
sorcière, soeurcière, mais pas au point du bûcher.
Cendres jetées dans ma chère Dordogne ? Eh bien
non, le vrombissement du chalumeau
suivi du petit tas de poussière grise : ah non.
Je préfère la solitude du cimetière, partagée
par d’autres humains, vont et viennent
frères humains qui après moi rirez,
ceux qui restent, et les restes. Ainsi
que ne contribuerai-je à l’existence
des fleurs, terreau, humus,
ce qui n’est pas rien, même si je confonds un peu
cimetière et jardin public.

Je ne me souviens pas mieux de Tout sur ma mère,
de Pedro Almodovar, mais c’est un bon souvenir –
quel âge croyez-vous bien que j’aie ? –
et pourtant, cette mère qui perd deux fois un fils,
son unique fils… Il faut faire vite,
après la mort cérébrale,
chair fraîche si prestement prélevée…
Peut-on donner un morceau de soi
pour ceux qui en manquent à vivre ?
Du morceau de soi au don d’organe,
y a-t-il bien du chemin, ou même,
seulement, un chemin ?
Par ici, chemineraient cœur et poumons,
sièges du souffle – organes certes,
morceaux de moi, de choix, de foi
en le vivant fluide et chaud :
le poumon, oui Monsieur, le poumon !
Pouls, mon, cœur : donnez donc !
Certes, oui, j’ai bon appétit à ce que je lis –
justement, le poumon !
Le poumon, vous dis-je !




Avril 2013

Un sein, une aiguille

à Mireille Désidéri


Un jour, un sein et une aiguille…

Pourtant, de tous temps, par tous les temps,
un sein et une aiguille
sont choses, certes,
mais contradictoires, opposées,
matières discordantes, l’un chair, l’autre métal,
l’un rond et chaud, l’autre froide épine,
l’un vit et sent, doux, palpite,
se tend, soupire et respire, 
l’autre, quoique morte, blesse et perfore.
Oh jamais, aiguille et sein ne s’aimeront d’amour tendre.
Nonobstant, dans la vie d’une femme, il advient
rencontre incongrue, désagréable surprise,
qu’aiguille et sein se conjuguent
parce qu’un mé-de-cin sur mon seul sein
enfonce, gauche, une aiguille – ponction tout-à-trac
médecin ne demande pas votre avis
votre vie tout soudain est dans des mains saines
mais tâtent et ratent
votre sein, saigne, mal-sain ? Ou sain ? Très sain ?
Tressaillent la femme et ses seins
tressaillent en elle la vie et les siens.
Tumeur tumeur, oh cruelle
homophonie…  Qu’entends-je qu’entends-je ?
« deux tu-meurs » dit l’aiguille-médecin…
Existe-t-il des mots silencieux ?
Certains mots gagneraient à rester inaudibles :
« tumeur tumeur », et puis quoi encore ?
Maintenant il faut attendre, pas sciemment,
temps passe, temps long, bien long, et puis un jour :
bénignes les tumeurs – ah c’est malin !

Je vis, tu vis, je te hume, tu me humes,
de bonne humeur, nous nous humons – 
à la bonheur !

Printemps des Poètes 2013 Sylvie Nève dans les Landes

Le Parnasse Mimizan 22 mars 2013


" Vendredi dernier, le théâtre du Parnasse à Mimizan accueillait les élèves d’une classe de sixième du collège Jean-Mermoz de Biscarrosse, venus rencontrer Sylvie Nève - auteur des poèmes expansés « Le Petit Poucet » ou encore « Peau d’âne » - pour une lecture des textes de « Barbe bleue » avec les comédiens de la compagnie Les Enfants du paradis.
Ce projet avait lieu dans le cadre du Printemps des poètes 2013 et du projet académique Découverte des écritures contemporaines, mené de longue haleine par Florence Van Dewalle, professeur de français, et Line Pannetier, professeur documentaliste, en relation avec divers partenaires : Le Parnasse, la bibliothèque de Biscarrosse, le Conseil général et le DAL. "
Journal SUD-OUEST le 29/03/2013 - Isabelle Wackenier